Alors que les élections présidentielles commencent aujourd’hui en République démocratique du Congo (RDC), Physicians for Human Rights (PHR) lance un appel à tous les acteurs pour empêcher une nouvelle escalade de la violence et de la crise humanitaire dans le pays.
« Les enjeux pour les élections en RDC ne pourraient pas être des plus élevés. Le conflit dans l’est du Congo a déjà entraîné le déplacement de près de 7 millions de personnes et a déclenché une recrudescence de violences sexuelles qui ont touché plus de 90 000 personnes rien qu’en 2023. PHR appelle toutes les parties prenantes en RDC à mettre fin à la violence, à soutenir les personnes déplacées par le conflit et à garantir que les survivant-e-s de violences sexuelles reçoivent les soins et le soutien dont elles ont besoin », a déclaré Sam Zarifi, directeur exécutif de PHR.
Des millions de personnes sont en danger dans l’aggravation du conflit armé dans l’Est de la République démocratique du Congo, sur fond de niveaux alarmants de violences sexuelles et sexistes.
Les élections du 20 décembre et les semaines qui suivront pourraient attiser les combats ou plonger davantage les communautés dans l’insécurité.
MSF (Médecins sans frontières) rapporte que chaque jour en moyenne, 70 femmes survivantes d’agressions sexuelles se rendent dans les centres de santé de MSF des camps de Lushagala, Bulengo, Elohim, Shabindu, Rusayo et Kanyaruchinya ; le groupe humanitaire soignant au moins 18 000 survivantes dans toute la région du Nord-Kivu cette année. Le nombre réel de cas est probablement bien plus élevé en raison de la sous-déclaration par les victimes. La vie des enfants a été particulièrement bouleversée par le conflit en RDC. L’UNICEF estime que les violations graves contre les enfants, y compris les violences sexuelles, ont augmenté de 41 pour cent par rapport à l’année dernière.
Physicians for Human Rights travaille avec des partenaires en RDC depuis 12 ans pour soutenir les survivant-e-s de violences sexuelles et former des professionnels de la santé, de la police et et des acteurs judiciaires à collecter et à documenter des preuves médico-légales afin de faire progresser la justice lors de ces violations.
Aujourd’hui, PHR poursuit son travail au Nord-Kivu, en RDC, avec des partenaires médicaux et judicaiires pour comprendre les besoins des survivant-e-s déplacé(e)s internes de violences sexuelles, y compris les enfants, et faciliter leurs soins et leurs référencements.
En réponse aux besoins uniques des enfants survivants, PHR et notre partenaire HEAL Africa ont créé un espace adapté aux enfants dans le camp de personnes déplacées internes (IDP) de Bulengo en RDC. Cet espace permettra de documenter en toute sécurité la violence traumatisante que ces enfants ont subies.
« Les survivant-e-s de violences sexuelles ont droit aux soins et à la justice », a déclaré Sam Zarifi. « Alors que les conflits éclatent à l’échelle mondiale, nous devons veiller à ce que les survivant-e-s en RDC ne soient pas oubliés. Les États doivent agir rapidement pour prévenir les violences sexuelles et aider les survivant-e-s à accéder à des soins médicaux, à des traitements et à une assistance juridique en tenant compte des traumatismes.
« PHR s’engage à continuer de soutenir ses partenaires médicaux, policiers et judiciaires en RDC pour fournir des soins essentiels aux survivant-e-s des violences sexuelles liées au conflit », a déclaré Sam Zarifi.
Physicians for Human Rights (PHR) is a New York-based advocacy organization that uses science and medicine to prevent mass atrocities and severe human rights violations. Learn more here.